Le segment du crédit obligataire conserve de sérieux atouts
La situation actuelle de taux négatifs et de rendements comprimés complique le choix de l’investisseur à la recherche d’un profil de risque plus modéré.
Une alternative possible.
Dans ce contexte, le segment du crédit apparaît comme une possible alternative. Il convient toutefois de distinguer différentes poches au sein de ce marché. En effet, si le segment du crédit à haut rendement a pu apparaître pour certains investisseurs comme un investissement naturel dans ce contexte, la crise sanitaire récente et la baisse de valeur du marché de plus de 20% sur le crédit à haut rendement (High Yield) européen qui a suivi en mars – avril 2020, a rappelé qu’il convenait de bien mesurer les impacts d’un tel choix d’investissement.
Si l’on considère les émetteurs notés Investment Grade, leurs niveaux de marges de crédit associés aux taux sans risque négatifs ont pour conséquence de contraindre l’investisseur à se positionner sur des durations longues. Les émissions de ces entreprises rapportent actuellement en moyenne 0,67% pour une duration de 5,85 ans (source indice Bloomberg Barclays Pan European Aggregate Corporate). Le risque de taux est donc considérable aussi bien que l’horizon du risque de crédit qui laisse peu de marges d’erreur à ces niveaux de rémunération.
Par conséquent, pour faire des choix de risques pertinents en vue d’un rendement raisonnable, une grande sélectivité est indispensable. La faculté de sélection du risque fondamental des émetteurs est un atout pour contrôler le risque : le levier financier moyen des entreprises américaines a augmenté en moyenne de 50% en 2020 avec la chute des résultats engendrée par la crise sanitaire.
Une analyse crédit approfondie permet dans le même temps de saisir les inefficiences de marché qui, si elles sont rares, existent.
Il faut, pour ce faire, opérer avec une grande flexibilité qui permet d’investir dans les zones les moins arbitrées des marchés. En effet, certaines obligations convertibles en dehors de la monnaie offrent par exemple des rendements plus attractifs que leurs équivalents obligataires simples, mais sont souvent plus petites et non notées. De plus, il est important de diversifier les zones géographiques d’investissement, de s’affranchir de l’approche segmentée des marchés de crédit et de participer si l’on identifie de la valeur sur des titres subordonnés, industriels, avec options. Enfin, il semble plus prudent de ne pas investir la totalité du portefeuille lorsque les opportunités n’apparaissent pas suffisamment attractives pour une approche rendement / risque raisonnable.
Ce dernier élément est aussi primordial pour opérer sur des marchés présentant une liquidité problématique.
Les marchés du crédit offrent, en conclusion, des opportunités qui doivent être soigneusement sélectionnées et pour lesquelles des pondérations différenciées semblent appropriées dans le cadre d’une gestion de conviction.
Une approche fondamentale et flexible offre la possibilité de saisir des profils équilibrés et de mettre à l’œuvre des outils de gestion traditionnels pour construire des portefeuilles résilients et transparents.